Manifestations du 1er mai

En 1994, les militants de l’association Tilelli (Tizi-n-Imnayen : Goulmima) ont saisi l’occasion de la manifestation du premier mai (Fête du travail) à Imteghren pour se joindre à la manifestation et brandir des banderoles écrites en tamazight et demandant la reconnaissance des langue et culture berbères. Ce geste leur a coûté l’arrestation et la prison.

A Rabat où sont basées les plus anciennes associations amazighes de la partie occidentale de Tamazgha, il a fallu attendre 1999 pour que leurs militants puissent faire la même chose : se joindre aux manifestants du premier mai pour brandir quelques banderoles exprimant des revendication amazighes. Il n’y a pas eu d’arrestations mais l’"évènement" est passé inaperçu. Depuis, et chaque année, à rabat des militants du MCA se joignent aux manifestants du premier mai et forment des carrés dans lesquels sont scandés des slogans favorables à tamazight. Des drapeaux amazighs ont commencé à apparaître également.
Cette année, au moins 4 villes ont des militants amazighs se joindre aux manifestants de la fête du travail. Ainsi, à Rabat, Agadir, Marrakech et Nador des manifestants sont sortis scander des slogans favorables à tamazight.

Agadir.

A Agadir, ce sont principalement les étudiants les étudiants dont la manifestation du 21 avril a été réprimée et empêchée par les forces de répression marocaines qui sont sortis dans les rues au milieu du défilé du 1er mai. Malgré les intimidations des agents de renseignements marocains (agents en civil) présents en nombre important, les militants amazighs ont eu à scander leurs slogans et à brandir leurs banderoles ainsi que leurs drapeaux amazighs.

Marrakech.

Plusieurs personnes étaient de la partie. Le slogan qui revenait le plus lors de cette manifestation est "Tamazight nationale sera officielle". Selon certaines sources, des centaines de personnes, venues de plusieurs régions du Grand-Atlas (d’Amizmiz, Ait Ourir, Imi n Tanout, Ghemat, Tighdouine, Demnate), étaient au rendez-vous.

Parmi les slogans scandés par les manifestatns, il y a : "Axddam ikka afus, la ssâht la leflus" ; "Seg Siwa ar Kanari, Tamazight att tili. Mani mag illa wemazigh, Tilelli ad as tili " ; "Wa Matoub waxxa k neghan, nusi fellak anezgum, ur nenni akk i nettu, hat abrid nek ag ntteddu" ; "Afus g ufus tanekra, at-terz ula nekna" ; "Gan akarif i Tmazight s ugatu. A yamazigh ast afa at-ttbghit" ; "Uhuy uhuy o wat uhuy i necrat llahajat. Tamazight yat a tega llahajat ur agh bdint" ; "Aseggwas n 80, wa n 80 wa ffeghen medden s iberdan, wa s iberdan Assa. Tafsut n imazighen, n imazighen. Ur nekkul ad nek idammen, a nek idammen" ; "Wa imma nu a Tamazight. Tasa d wul inew ag enn tellit. Idd Yugerten akem issgman (akem issgman)" ; "Agdud ira tilelli, Tamazight at-tili" ; "Mad ira dadda wemazigh, Tamazight ad as tili" ; "Lhukuma n ikurran, ata tenghit Tamazight".

Nador

Plusieurs personnes ont manifesté derrière les banderoles de certaines associations amazighes de la région de Nador.
A cette occasion, un communiqué a été rendu public. Tout en dénonçant la politique d’exclusion pratiquée par l’Etat marocain à l’égard des citoyens, le militants du Mouvement amazigh profitent de cette occasion pour attirer l’attention de l’opinion publique sur leurs revendications qui demeurent toujours ignorées par les autorités marocaines.
Ils ont tenu à renouveler leur détermination à continuer le combat et la lutte pour la réalisation de l’ensemble des revendications exprimés dans les documents du mouvement Amazigh. Ils insistent sur la nécessité de reconnaître Tamazight comme langue nationale et officielle. Ils ont tenu, dans leur déclaration rendue public, à dénoncer la politique de marginalisation et d’exclusion pratiquée par l’Etat marocain à l’égard de Tamazight ainsi que la politique d’arabisation et d’orientalisation forcées. Ils mettent le doigt sur l’expansion intégriste ouahabite à travers l’exploitation des espaces publics et la complicité des autorités par leur silence, sans oublier les génocides subis par le Rif (Hoceïma - Nador) durant les années
1958,1959et 1984 en exigeant de l’état marocain de présenter ses excuses aux victimes et à leurs familles.

Tout en s’attaquant à la Ligue arabe comme étant une organisation raciste qui doit être condamnée, les militants de la région de Nador expriment leur solidarité avec les victimes de l’attentat de Madrid du 11 mars 2004 ; ils dénoncent me régime des généraux algériens et expriment leur solidarité avec le combat de la Kabylie.

Rabat

Il semblerait qu’à Rabat les choses se sont plutôt mal passées. Les militants de l’association Tamaynut se seraient trouvés seuls à manifester ! Selon des informations qui nous sont parvenues de membres de Tamaynut, les militants de l’AMREC [1], l’autre "grande" association amazighe de Rabat, ainsi que les militants du Réseau amazigh auraient tenté même de saboter l’initiative de Tamaynut.

Selon nos sources, toujours de Tamaynut, un complot aurait été mis en place par les associations citées ci-dessus auxquels se sont joints les cercles de l’IRCAM et du Centre Tarik dont le patron est Hassan Aourid, porte parole de M6. [2]

Des manifestants amazighs ont tout de même été au rendez-vous au milieu des travailleurs venus célébrer leur fête. Deux banderoles ont été déployées par les militants de Tamaynut revendiquant l’officialisation de Tamazight. Durant la manifestation, ces militants ont eu à scander des slogans dénonçant la politique de l’Etat marocain à l’encontre de Tamazight ; d’autres dénonçant le régime assassin de Boutef...

Ceci dit, nous attendons avec impatience le jour où les rues de Tamazgha occidentale soient envahies par les Imazighen et pour des manifestations pour Tamazight... Mais pas un premier mai...

Moha<br

– Voir également le site "Amazigh World"

Reportage photos