Accueil > Dossiers et documents > Lounès Matoub > Lounès Matoub, nous défendrons ta mémoire !
Lounès Matoub, nous défendrons ta mémoire !
mardi 26 février 2019, par
Le Collectif pour la défense de la mémoire de Lounès Matoub se félicite de la réussite du rassemblement qu’il organisé le dimanche 24 février 2019 au Trocadéro à Paris. Un rassemblement qui a réuni des centaines de personnes venues exprimer leur soutien au Collectif mais surtout pour dénoncer les tentatives de l’Etat algérien qui visent l’instrumentalisation de la mémoire de Lounès Matoub.
Sur sa page Facebook, le Collectif a tenu à remercier "toutes celles et tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réussite de cette action". Plusieurs intervenants ont pris la parole à la tribune pour exprimer leur soutien et s’exprimer sur les attaques menées par l’Etat algérien sur la mémoire et le combat de Lwennas. Ils ont tous dit l’importance de la mobilisation en vue de faire barrage à ces attaques. Des messages de soutien sont également parvenus aux organisateurs du rassemblements ; de Taknara (Iles Canaries), des USA, d’Europe et d’Afrique du nord.
Dans son message, l’association TIWIZI-USA des Etats-Unis estime que l’Etat algérien ne fait que manigancer pour nous confisquer le symbole qu’est Lounès Matoub et souiller sa mémoire. Dans leur messages, les membres de Tiwizi-USA écrivent ceci : "Après l’avoir assassiné physiquement, ils veulent le liquider moralement. Ainsi, leur but est de le soustraire à sa société, réécrire l’histoire de Lounès et nous confisquer ce à jamais ce symbole. En tuant le Lounès que nous connaissons, ils nous enlèvent ce carburant que consomme tout militant amazigh. En tuant la mémoire de Lounès ils ôtent ce repère majeur à la jeunesse amazighe". Ce message résument très bien les intentions de l’Etat algérien et les conséquences auxquelles nous serions exposées si par malheur le projet algérien aboutit.
L’existence et l’action du Collectif sont donc plus que nécessaires pour mener ce combat qui consiste à protéger la mémoire de Lounès de toute récupération et faire en sorte que son combat continue à être ce carburant qui nous permettra de nous débarrasser, un jour ou l’autre, de cette idéologie dévastatrice de nos valeur et notre identité.
D’autres associations comme AZAR de Taknara (Iles Canaries), l’Association des Kabyles de Suisse et Tamazgha-Provence en Occitanie ont adressé des messages au rassemblement. D’autres associations et organisations étaient représentées à cette rencontre ; c’est le cas de l’Association AZAR d’Ares-sur-Moselle, d’Axxam n Tmusni (la maison du savoir) en Kabylie, du Mouvement pour l’indépendance de la Kabylie basé en Suède ; d’IZMULEN pour les droits d’At-Mzab, basé à Paris ; de l’association AZROU du village du même nom de la région d’At-Wab (Matmata) en Tunisie ; de l’organisation Tamazgha, basée à Paris. Par ailleurs, Tayeb Abdelli qui a évoqué son livre sur Lounès Matoub qui paraîtra incessamment ; Omar Zanifi, écrivain, de Tamazgha occidentale ; Aksil Azergui, écrivain, de Tamazgha occidentale ; Ahbib Mkeddem, indépendantiste kabyle ; Uli Rohde, artiste allemande et par ailleurs membre du Collectif ont pris la parole pour apporter leur soutien au Collectif et dénoncer les atteintes à la mémoire de Lounès Matoub par l’Etat algérien.
Sur sa page Facebook, le Collectif a tenu à remercier l’ensemble de celles et ceux qui ont apporté leur pierre à l’édifice et faire en sorte que le rassemblement soit une réussite, le Collectif qui réitère sa détermination à mener son combat et à œuvrer pour la défense de la mémoire de Lounès Matoub.
A l’occasion de ce rassemblement le Collectif a rendu public une déclaration par laquelle il affirme que "les attaques visant la mémoire de Lounès Matoub et son combat doivent cesser !" et que nous publions dans son intégralité ci-après.
La Rédaction.
Les attaques visant la mémoire de Lounès Matoub et son combat doivent cesser !
Déclaration
Cela fait quelques années déjà que l’Etat algérien, aidé par des supplétifs kabyles, se livre à des attaques en règle visant un des symboles du combat amazigh : Lounès Matoub. Ces attaques se sont multipliées ces derniers temps jusqu’à friser l’humiliation. Souvenons-nous, le préfet de police de Tizi-Ouzou et un ministre algérien ont osé se rendre dans la demeure de Lounès Matoub et se sont mis à l’aise sur les fauteuils du salon du chantre de l’Amazighité qui a, sa vie durant, combattu l’Etat algérien et l’idéologie arabo-islamique qu’il véhicule.
Cet Etat a eu l’idée de lancer et financer le projet d’un musée dédié à Lounès Matoub à Taourirt Moussa, portant ainsi une grave atteinte à la mémoire de Lounès. Il est même question que la demeure de Lounès soit intégrée dans ce musée. Même l’Université de Tizi-Ouzou a été instrumentalisée pour souiller la mémoire de Lounès Matoub. En effet, le préfet de police de Tizi-Ouzou s’était invité à un colloque que l’Université Mouloud Mammeri a dédié à Lounès Matoub. Il a prononcé un discours à l’ouverture du colloque, le 23 janvier 2019, par lequel il a « rendu hommage » à Lounès Matoub et il a même décerné le « Prix de la mémoire », à titre posthume, au Rebelle.
Lounès Matoub a consacré sa vie à combattre le régime algérien et son idéologie dévastatrice. Il a toujours dit très haut ce que le peuple pensait tout bas. Il s’était attaqué, et dans sa chanson et dans sa vie de tous les jours, à l’arabo-islamisme, l’arme dont l’Etat algérien se servait pour faire aboutir son projet d’assimilation des Amazighs par l’arabisation et l’islamisation totales. Lounès était celui qui avait systématiquement dénoncé l’Etat algérien et ses pratiques ; il n’avait pas hésité à nommer, y compris dans ses chansons, la sécurité militaire qui terrorisait – et qui terrorise toujours d’ailleurs.
Comment croire qu’un Etat criminel anti-amazigh n’ayant cessé de s’attaquer à la Kabylie, programmant sa destruction, serait-il soudainement « habilité » à honorer la mémoire du Rebelle ? En quoi l’Etat algérien qui pratique ouvertement une politique liberticide, répressive et même criminelle serait-il apte à rendre hommage à Matoub Lounès ?
Faudrait-il rappeler que durant les manifestations qui ont suivi l’assassinat de Lounes Matoub en 1998, l’Etat algérien a assassiné Redouane Salhi, Rachid Aït-Idir et Ouali Hamza ? Faudrait-il rappeler qu’en 2001, ce même Etat a assassiné plus de 128 Kabyles ? Et qui a tiré une rafale de cinq balles sur le même Lounès Matoub le 9 octobre 1988, près de Michelet ? C’était bien un gendarme de l’Etat algérien. Et c’est ce même Etat que la population kabyle accuse de l’assassinat de Lounès depuis 1998.
Comment peut-on accepter alors aujourd’hui que cet Etat soit associé de près ou de loin à la mémoire de Lounès ?
Si certains milieux kabyles avertis ont observé le silence et l’indifférence devant ces attaques de l’Etat algérien visant la mémoire de Lounès Matoub qu’ils semblent cautionner, des militants amazighs à travers le monde ont décidé de s’exprimer collectivement pour dénoncer les manigances de l’Etat algérien et alerter l’opinion publique sur les menaces qui pèsent sur le Symbole. Ils ont appelé à une large mobilisation en vue de protéger la mémoire et le combat de Lounès.
C’est dans ce contexte que le 24 novembre 2018, suite à plusieurs réunions tenues à Paris depuis fin septembre de la même année, que notre Collectif a vu le jour.
Le Collectif pour la défense de la mémoire de Lounes Matoub s’est fixé comme objectif de mener une action de sensibilisation et d’information pour dévoiler les plans machiavéliques de l’Etat algérien. Il œuvre pour empêcher la confiscation de la mémoire du Rebelle et la perversion de son combat. Il entend susciter une plus large mobilisation, notamment en Kabylie, afin de dresser un rempart à même de protéger la mémoire de celui qui s’est battu pour défendre la dignité de la Kabylie.
Et si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour dénoncer l’instrumentalisation de la mémoire de Lounès Matoub par l’Etat algérien qui n’a d’autre objectif que de se l’approprier afin de dénaturer son combat. Il est plus que jamais urgent d’agir ! Car si nous ne faisons rien, la mémoire de Lounes Matoub sera, sans doute aucun, séquestrée par ceux-là mêmes qui l’ont assassiné.
Et par ses manœuvres visant la récupération de la mémoire du Rebelle, l’Etat algérien compte l’assassiner une deuxième fois. Mais nous n’allons pas le laisser faire et nous allons nous battre pour empêcher ce sacrilège. La mémoire de Lounes Matoub appartient aux Amazighs à qui il revient de la défendre et de l’entretenir afin d’empêcher sa souillure.
Le Collectif pour la défense de la mémoire de Lounès Matoub se battra jusqu’au bout et ne laissera pas profaner le Symbole Lounès Matoub.
Nous vous invitons, toutes et tous ici présents, à rejoindre le Collectif pour que, ensemble, nous puissions empêcher l’Etat algérien de détourner la mémoire de Lounès Matoub au profit de ce qu’il a toujours combattu. Nous avons le devoir de contrer l’offensive de cet Etat criminel, aidé par les supplétifs kabyles, qui tente par tous les moyens de profaner la mémoire de Lounès Matoub et, par la même, dénaturer son combat.
Ensemble, nous allons déployer les efforts nécessaires pour éveiller les consciences et expliquer le fondement du projet de l’Etat algérien qui n’est rien d’autre qu’une volonté d’instrumentalisation dans le but de séquestrer la mémoire de Lounès Matoub et dévoyer son combat. Nous avons le devoir d’agir et ne pas assister indifférents à la profanation de la mémoire du Rebelle.
Collectif pour la défense de la mémoire de Lounès Matoub,
Paris, le 24 février 2019.
Le Collectif sur Facebook @Collectif.Matoub
Le Collectif sur Twitter
@CollectifMatoub



Messages
1. Lounès Matoub, nous défendrons ta mémoire !, 7 mars 2019, 02:18, par mastan
AZUL. TANEMMIRT i waya teggam akka. D ayen issefraḥen, acku tagara agi leqbayel ṭṭsen. Ikcem wuccen ar texxamt n tyuzaḍ, nekni nettwali. Bravo ay atmaten/tiyessetmatin.